Du désastre de la filière bois-énergie pour le climat et la biodiversité au nom de la transition énergétique…

DocuclimatUn article du site Docuclimat du 23 février 2017.

La filière bois-énergie (utilisation du bois en tant qu’énergie) connait un développement exponentiel au nom de la transition énergétique. De plus en plus de voix s’élèvent pourtant pour dénoncer ce désastre en cours pour les écosystèmes, la durabilité des sols et le climat.

291

Le « greenwashing » autour de cette fausse énergie « propre » continue malheureusement de fonctionner, or des centaines de milliers d’hectares de forêts tempérées et boréales (déjà surexploitées et malmenées) et de forêts humides (en voie de disparition) sont détruites, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, en Europe et en Amérique du Nord. Pour remplacer les forêts, quand c’est le cas, des plantations à croissance rapide sont plantées et abattues au bout de 25 ans, autant dire un désert biologique, pas de renouvellement de l’humus des sols et quasiment pas le moindre stockage de CO² ! Sans compter le transport du bois déchiqueté, sa fabrication, sa combustion au sein des centrales à biomasse, autant de sources d’émissions de CO² qui ne font pas de cette énergie une énergie renouvelable !

De nombreuses études récentes indiquent que le développement de cette filière biomasse participe ainsi à autant de dégagement de CO² que certaines énergies fossiles (même chose pour les bio-carburants). La biodiversité et notre climat sont déjà bien assez menacées par notre soif de croissance illimitée, allons-nous achever le sale boulot au nom de la transition énergétique ? C’est bien l’avenir qui se dessine si nous ne stoppons pas ces filières « vertes » !

Lire cette publication récente à propos du désastre environnemental et climatique que représente la croissance de la filière bois-énergie:

https://www.chathamhouse.org/publication/impacts-demand-woody-biomass-power-and-heat-climate-and-forests

Dans le même temps, la déforestation est également en train de repartir de plus belle dans les forêts tropicales pour le développement des bio-carburants et de l’exportation de produits alimentaires vers les pays Occidentaux, au détriment d’une biodiversité unique et de peuples premiers qui savent comment vivre en relation étroite avec la forêt (et dont d’ailleurs nous aurions beaucoup à apprendre mais qui disparaissent sous le coup de l’expansion du monde « moderne ») …

Accepterons-nous enfin que nous devons nous passer d’énergie quand nous le pouvons, de nous réinsérer au sein de la nature et de cesser de croire au mythe de la croissance illimitée? Les haies, forêts et zones humides remplissent leurs rôles en terme de climat, biodiversité, émerveillement, utilisations diverses et variées, lorsque nous apprenons à les comprendre et les respecter, or ce n’est pas l’industrialisation de la nature qui participera de ce fait !

Allons-nous continuer de croire aux beaux discours d’entreprises et d’États qui nous vantent chaque année d’avoir trouvé la solution miracle et d’œuvrer pour nos intérêts ?

Allons-nous enfin résister massivement à leurs politiques de destruction et d’exploitation du vivant pour toujours plus de profits ?

Allons-nous enfin mettre en œuvre de manière collective et locale des solutions parfois complexes mais durables et résilientes tel que la permaculture, l’agroécologie, les jardins-forêts et la sylviculture naturelle ?

Allons-nous enfin relever le défi majeur pour notre avenir commun de nous mettre à l’égal du reste du vivant et de le protéger ?…

L’article complet est ici.


Commentaire

Beaucoup d’articles ont été publiés sur ce blog afin d’expliquer les désastres que peut occasionner la filière bois-énergie, notamment sur le climat. Cette filière n’est évidemment pas une « énergie propre » puisque bruler du bois pollue plus que bruler du charbon. Elle n’est pas non plus une énergie renouvelable puisqu’il faut 80 ans pour renouveler un arbre de … 80 ans.

A Anor, le paradoxe est que sous couvert de développement durable, de COP 21 ou encore de 3eme révolution industrielle, la fabrication expérimentale de pellets sans norme à usage industriel par Jeferco conduirait en réalité à atténuer les actions de lutte contre le dérèglement climatique.

Cet article a été publié dans Dérèglement climatique, Le pellet - La biomasse, Transition énergétique. Ajoutez ce permalien à vos favoris.