À un mois de la COP26, tous les enjeux de ce rendez-vous clé pour le climat

Un article de Novethic, par Concepcion Alvarez, le 05/10/2021.

À un mois de la COP26, Novethic revient sur les principaux enjeux de ce sommet climatique international. Il se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, en Écosse, après avoir été reporté d’un an en raison de la pandémie de Covid-19. C’est la plus importante rencontre internationale sur le climat depuis l’Accord de Paris, mais son succès est loin d’être garanti.

La COP26 s’ouvre dans moins d’un mois à Glasgow, au Royaume-Uni. COP26

Pourquoi ce sommet est-il si important ?

Il est le premier test de la mise en application de l’Accord de Paris, adopté en 2015. Celui-ci prévoit que les États soumettent tous les cinq ans de nouvelles contributions climatiques (NDC). Et la première échéance de cette relève de l’ambition aura lieu pendant la COP26. « Je ne sous-estime pas la somme de travail requis », a reconnu Alok Sharma, le président de la conférence à l’issue de la Pré-COP26 qui s’est tenue la semaine dernière à Milan. « Tout le monde a reconnu que Glasgow sera probablement un moment-clé pour fixer les ambitions pour la décennie à venir. Il y a eu un consensus sur le fait que nous devons faire plus pour qu’il soit possible de limiter la température à +1,5°C, » a-t-il ajouté.

Où en est-on ?

Au 31 juillet dernier, date butoir fixée par l’ONU, 113 parties, sur 191 à avoir ratifié l’accord de Paris, avaient soumis de nouvelles NDC. Aux abonnés absents, on compte de gros émetteurs de CO2 comme la Chine, l’Inde, la Turquie ou encore l’Arabie saoudite. Les engagements actuels nous mènent ainsi vers un réchauffement de 2,7°C d’ici à la fin du siècle, selon la dernière évaluation des Nations unies. Depuis la rentrée, de nouveaux engagements ont cependant été pris. La Turquie a ainsi promis de ratifier, dans le mois, l’Accord de Paris. Et la Chine, qui s’était déjà engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060 et un pic des émissions de CO2 avant 2030, assure qu’elle ne construira plus de nouvelles centrales à charbon à l’étranger.

Quels sont les principaux obstacles ?

Le rôle de la Chine reste flou. Le pays, premier émetteur mondial, n’a toujours pas traduit ses engagements dans une nouvelle NDC et n’a pas confirmé la présence de son président Xi Jinping à la COP26. En outre, l’affaire des sous-marins nucléaires américains vendus aux Australiens contribue à geler un peu plus le climat entre Washington et Pékin. La pandémie de Covid-19 risque elle aussi de mettre à mal l’équité des négociations alors que la représentation des pays les moins avancés est remise en cause. Selon un nouveau rapport d’Amnesty international, moins de 1 % de la population est entièrement vaccinée dans les pays à faible revenu, contre 55 % dans les pays riches. Reste enfin la question, cruciale, des financements Nord-Sud. Ils devaient atteindre 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. En 2019, nous en étions encore loin avec 79,6 milliards mobilisés. Mais les États-Unis se sont engagés à doubler leur effort.

Quels sont les autres dossiers à l’ordre du jour ?

Outre la relève de l’ambition climatique et les financements, les États devront trouver un accord sur des sujets techniques (« Paris Rulebook ») laissés en suspens, faute d’un consensus lors de la dernière COP25 à Madrid, en 2019. À l’ordre du jour, il y a notamment la mise en place de nouvelles règles de fonctionnement des marchés carbone, la finalisation du cadre de transparence pour le reporting climatique ou encore l’adaptation au changement climatique. Ce dernier sujet est trop souvent oublié à la faveur des réductions d’émissions alors que les impacts du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète. Le G20, qui se tient les 30 et 31 octobre, constitue la dernière étape pour lancer une véritable dynamique.

L’article de Novethic est ici.

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