Un article de Novethic, par Ludovic Dupin, le 24/01/2020.
Le forum économique mondial de Davos ferme ses portes. Le thème général sur l’importance des parties prenantes pour un monde plus durable a pris forme dans les débats des dirigeants. Dans leur discours, mieux considérer les salariés du monde est vu comme une étape indispensable pour répondre aux risques globaux de la planète, à commencer par le changement climatique.

Klaus Schwab est le président du Forum économique mondiale. Il milite pour un capitalisme des parties prenantes. @FabriceCoffrini/AFP
Au forum économique de Davos, le sujet incontournable est le changement climatique, évoqué par tous, en particulier Greta Thunberg l’une des invitées phare de l’édition 2020. Dans le rapport sur les risques mondiaux, les décideurs économiques placent en tête l’inaction climatique est largement en tête avant les armes de destruction massives, les épidémies, les pertes de ressources en eau ou les crises économiques. Cette mobilisation climatique , devenue la norme de tout rassemblement international d’envergure, est pourtant loin d’être suffisante.
On le sait, pour sauver le climat, il faut valider des étapes intermédiaires indispensable. Parmi celles-ci, il y a par exemple la mobilisation de la finance, l’engagement des entreprises, la régulation, l’éducation, etc… À Davos, les dirigeants mondiaux semblent prendre conscience d’une étape qui a été oubliée : celle d’embarquer les salariés des entreprises dans la croissance mondiale.
Selon une étude internationale d’Edelman, moins d’un tiers ont confiance dans leur employeur pour les former et leur verser un salaire décent. Dans le rapport Global risks du forum économique mondiale, les auteurs écrivent que, partout dans le monde – y compris en France – la colère des salariés grandit à l’encontre d’un système qui échoue à les faire progresser sur l’échelle sociale. Cette colère est un obstacle à la lutte contre le changement climatique.
Stabilité sociale et économique
Pour le forum économique mondial, « Sans stabilité économique et sociale, les pays n’auront pas les ressources, les marges budgétaires ou le soutien social nécessaire pour affronter les risques globaux » pour la planète. Reste à savoir comment changer de cap. L’éditorialiste du Financial Times Andrew EdgeCliff-Johnson a la bonne formule. Il écrit : « Travailleurs du monde, bonne nouvelle! Vous avez été rebaptisé «parties prenantes» et vos patrons ont signé des lettres publiques disant que vous comptiez désormais autant pour eux que pour les actionnaires« .
C’est vrai… Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Pour la Présidente européenne, Ursula Von der Leyen, au-delà des paroles il s’agit de faire un choix beaucoup plus systémique : choisir entre « le capitalisme des actionnaires« , qui a pour seul objectif le profit de ces derniers et « le capitalisme des parties prenantes » qui touche à la responsabilité sociale, la responsabilité vis-à-vis des travailleurs et de leur famille.
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