Deux parcs à sangliers clandestins démantelés dans l’Oise

Un article du Parisien, par , le 06/10/2019.

Alors que les populations de cochons sauvages augmentent, des chasseurs peu scrupuleux les élèvent illégalement pour s’assurer la présence de gibier à tuer facilement.

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La concentration des sangliers dans les parcs clandestins favorise leur reproduction. DR

Dans l’inoubliable sketch des Inconnus sur les bons et les mauvais chasseurs, ils rentreraient illico dans la deuxième catégorie. Deux parcs à sangliers clandestins, tenus par des amateurs de fusil et de gibier, ont été démantelés dans l’Oise en 2018, détaille dans son tout récent rapport d’activité l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Le fonctionnement de ces parcs est toujours le même. Un vaste périmètre est ceint d’une clôture électrique. Une femelle, capturée, issue d’un élevage ou introduite depuis l’étranger, est placée au milieu, dans un enclos fermé. Une fois en chaleur, elle attire les mâles excités aux alentours, prêts à se « prendre un coup de jus » pour répondre à l’appel ancestral de la reproduction.

D’autres laies s’approchent aussi, histoire de suivre le mouvement. Le piège se referme : les sangliers, étant nourris artificiellement dans le parc, n’ont plus vraiment de raisons de s’en aller. « Comme ils ont à manger, ils sont moins motivés à se faire électrocuter pour ressortir, ils ne sont pas fous », ajoute Sylvain Crétel, chef de service départemental de l’ONCFS.

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La vétusté des installations prouve l’ancienneté de l’un des parcs démantelés. LP/J.H.

Les propriétaires des parcs, dont l’emplacement exact n’a pas été révélé, des procédures judiciaires étant en cours, réunissent ensuite une vingtaine de chasseurs. Il ne s’agit donc pas de l’acte isolé d’une ou deux personnes. « Pour développer une activité de cette ampleur, il faut être organisé, c’est certain », insiste le spécialiste.

Ces actionnaires déboursent « entre 500 € et 2 000 € chacun » pour venir, sept à huit fois pendant la saison, abattre les sangliers. « Le but du chasseur, c’est quand même de voir du gibier. Avec un parc, c’est quasiment garanti. C’est un business qui n’obéit à aucune réglementation », détaille Sylvain Crétel. Cette concentration favorise la venue au monde de petits marcassins. « Seuls les mâles sont tirés. Il reste ainsi plus de femelles pour s’assurer des portées nombreuses. »

«Nous condamnons fermement ces pratiques»

Certains sangliers, toutefois, peuvent s’échapper, et aller causer des dégâts dans les champs agricoles voisins. Une contradiction majeure avec le discours de régulation porté par la fédération de chasse de l’Oise. « A une époque, nous avons voulu favoriser la reproduction mais ce n’est plus tolérable aujourd’hui. Nous condamnons fermement ces pratiques », clame son directeur, Marc Morgand.

L’article du Parisien est ici.

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