Mortalité record chez les abeilles dans l’Aisne

Un article de France3 Hauts-de-France, par Célia Vanier, le 23/04/2018.

Lors d’une Assemblée générale organisée par le syndicat apicole de l’abeille de l’Aisne le 22 avril, les apiculteurs ont fait part de leur désarroi.

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C’est avec effroi que, lors de l’ouverture des ruches avec l’arrivée du printemps, particuliers et professionnels ont constaté des pertes considérables… « On est habitués à perdre entre 10 et 20% de nos abeilles, mais là c’est une catastrophe », alarme Jean-Marie Camus, vice-président du syndicat et président de l’association sanitaire apicole du département.

« Chacun pensait qu’il n’y avait que son rucher qui était impacté, mais en partageant nos expériences, nous avons constaté que tous le département de l’Aisne était affecté par cette mortalité, allant souvent de 80 à 100% », poursuit le président du syndicat. « En ouvrant les ruches, les apiculteurs découvrent une poignée d’abeilles mortes… Le reste n’est pas revenu à la ruche. Sauf qu’il y a beaucoup de miel dans les carrés, elles ne sont donc pas mortes de faim ».

492Ce que M. Camus insinue, c’est que les insectes n’ont pas pu retrouver leur ruche par manque d’orientation. Un symptôme typique du thiaclopride, un néonicotinoïde accusé de s’attaquer au système nerveux des insectes, désorienter les pollinisateurs, et ainsi contribuer au déclin spectaculaire des colonies d’abeilles. « J’ai eu ce matin un apiculteur au téléphone, il a 80 ans et autant d’années d’expérience derrière lui. Il a perdu 6 ruches sur 7… Aujourd’hui les apiculteurs sont complètement perdus », regrette M. Camus.

Mardi 23 avril, un avocat rémois spécialisé dans l’environnement va se déplacer dans un rucher à Prouvais, dans l’Aisne, pour constater et prélever des cadavres d’abeilles et faire des analyses approfondies. L’avocat souhaite attaquer la Cour Européenne des droits de l’Homme pour son inaction. « On tergiverse mais il faut prendre des décisions. Certains pays prennent position, comme la France avec le Roundup, mais il faut une harmonisation des directives ».

En France, la profession d’apiculteur va mal. Ces dernières années, le taux de mortalité est passé de 5% par an en moyenne à 30%. Les pesticides figurent au premier rang des causes de la mortalité des abeilles, une situation dénoncée depuis des années mais qui n’évolue pas ou peu.

L’article de France3 Hauts-de-France est ici.

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