Un article de Actu Environnement, par Rachida Boughriet, le 10 février 2017.
Le programme, qui définit la politique forestière française à l’horizon 2026, est adopté par décret. Il vise à augmenter la récolte de bois et ses usages dans la construction et le mix énergétique, tout en assurant une gestion durable des forêts.

Forêt de Fourmies, le 22 octobre 2016.
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a publié ce vendredi 10 février, au Journal officiel, le décret qui approuve le programme national de la forêt et du bois (PNFB) 2016-2026. Son élaboration est prévue par la loi d’avenir agricole d’octobre 2014. Il a été soumis à la consultation du public du 17 octobre 2016 au 7 novembre 2016. Le PNFB a été co-construit avec les acteurs de la filière. Il définit la politique forestière française publique et privée, en métropole et en outre-mer, des dix prochaines années. Il vise ainsi à augmenter la récolte de bois tout en assurant le renouvellement de la forêt et à préparer les forêts françaises aux changements climatiques.
Le programme prévoit d’augmenter les prélèvements de bois en France tout en « assurant une gestion durable des forêts« : 12 millions de m3 supplémentaires devront être prélevés à l’horizon 2026. Cette mobilisation supplémentaire devra porter principalement sur des parcelles en déficit de gestion et sa valorisation « devra se faire dans le respect de l’articulation des usages », indique le document du programme. L’indicateur de suivi est la récolte commercialisée.
Adaptation au changement climatique et biodiversité préservée.
Le PNFB vise aussi à « intensifier« la recherche et l’expérimentation sur les processus entrant en jeu dans la vulnérabilité /résilience et l’adaptation au changement climatique des forêts françaises. Objectif : « être en capacité de conseiller efficacement les propriétaires forestiers sur la préservation des équilibres biologiques, la gestion des dépérissements et l’adaptation des peuplements ». Des systèmes de suivi, de veille et d’alerte « doivent être mis en place ». Un réseau de parcelles de référence diversement gérées en forêt publique et en forêt privée (représentatives des habitats forestiers français) sera lancé afin de mieux appréhender les pratiques de gestion favorisant la plus grande résilience.
Le programme prévoit aussi de renforcer l’effet d’atténuation du changement climatique « en dynamisant l’absorption et la séquestration du dioxyde de carbone » par les peuplements et les sols, par le choix d’essences et de sylvicultures adaptées et différenciées selon les cas. La filière forêt-bois permet de compenser environ 20% des émissions françaises de CO² grâce au stockage de carbone en forêt (sols et biomasse aérienne), dans les produits bois « et à la substitution d’énergies fossiles et de matériaux plus énergivores », souligne le document.
La biodiversité forestière, qu’elle soit ordinaire ou patrimoniale, devra également être préservée et valorisée. Elle « est un atout majeur pour une sylviculture durable et efficace ». Pour ce faire, le PNFB prévoit de développer les actions d’inventaires et de suivis continus de la biodiversité à l’échelle nationale ainsi que les atlas de la biodiversité communale. Il prévoit aussi d’évaluer l’impact et l’efficacité des politiques publiques forestières et des pratiques sylvicoles sur la biodiversité.
Encourager l’utilisation du bois construction et du bois énergie.
Le PNFB entend aussi « stimuler le renouveau industriel« , en lien avec le comité stratégique regroupant les acteurs du bois (CSF). L’État réaffirme son soutien au bois construction. « En particulier, l’État peut, au moyen du levier de la commande publique, favoriser le réflexe de prescription du bois ». La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit également un développement « maîtrisé » du bois énergie d’ici 2023. Le potentiel est estimé, à l’horizon 2026, à 2,3 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole).
Afin d’accompagner le déploiement du PNFB, et notamment le repeuplement et l’adaptation des essences au changement climatique, Stéphane Le Foll a fixé l’objectif de doter le fonds stratégique de la forêt et du bois d’au minimum 100 M€ en mobilisant les financements régionaux, nationaux, européens et privés. Ce fonds s’élève à 28 millions d’euros en 2017.
L’article d’Actu Environnement est ici.
Commentaire
Pour continuer la soi-disant transition énergétique, qui comprend notamment le développement de la filière bois-énergie, le gouvernement français décide d’imposer à l’ONF un programme de coupe de bois beaucoup plus intensif avec plantation accrue de résineux et d’arbres à croissance rapide, tels que le robinier faux-acasia ! Les sols de nos forêts vont perdre leur humus car les branches tombées au sol et qui permettent son renouvellement seront beaucoup plus prélevées par la filière biomasse. Ces même sols sont, depuis déjà quelques années, arrosés de pesticides, fongicides, engrais et autres produits chimique qui sont censés protéger les arbres des maladies et accélérer leur croissance. Les conséquences sont une acidification des sols qui ne stockent quasiment plus de CO², allant même jusqu’à en libérer lorsqu’on coupe les arbres avant leur maturité. Nos forêts n’ont jamais été autant exposée au stress climatique et aux incendies. La disparition entamée de la biodiversité, le réchauffement climatique et l’augmentation de la production de CO² entraînent d’ors et déjà la sixième grande extinction du monde vivant ! Et parallèlement, que décide le gouvernement Français ? Une intensification de l’exploitation de la forêt Française ! Alors, faites des photos de vos forêts. Vous pourrez ainsi montrer à vos enfants et petits-enfants ce qu’était une forêt
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