Un article de « La Nouvelle Gazette », par Gwendoline Fusillier, le 04/04/2016.
Le projet est sur les rails à Anor, à quelques kilomètres de Momignies, ce qui inquiète les habitants. Peu de gens sont au courant à Momignies et pourtant cela se passe à quelques kilomètres à peine de la frontière. Une usine de fabrication de pellets industriels va voir le jour. Pour certains, c’est l’inquiétude, notamment en ce qui concerne la pollution.

Explosion d’un broyeur, puis incendie à l’usine Valboval de Artres, près de Valenciennes.
«Oui, nous avons peur», souligne d’emblée cet habitant de Beauwelz (Momignies). En effet, sa maison se trouve à 7 km (par la route, 2 à vol d’oiseau) du futur site de l’entreprise de pellets d’Anor. «Nous sommes inquiets de toute cette pollution olfactive, sonore, de l’air… qui va arriver chez nous. On parle tout de même de 120.000 tonnes de pellets par an. Il va y avoir une épaisse fumée qui va sortir de la cheminée et inévitablement arriver chez nous», ajoute-t-il. Si certains osent prendre la parole, d’autres par contre ne sont même pas au courant. Lors du dernier conseil communal, le conseiller de l’opposition, Jean-Marc Poullain (IC) a mis le problème sur la table. «Certains habitants s’inquiètent. On parle d’une usine où du bois sain et vert sera mélangé avec du bois souillé. Les nuages n’ont pas de frontières. Inévitablement, nous sommes concernés avec les vents dominants. Quels sont les risques ? La commune de Momignies a-t-elle été consultée dans ce dossier ? Nous sommes jumelés avec Anor, le maire a-t-il averti de quelque chose ?», a-t-il souligné dans son intervention. Le bourgmestre de Momignies, Albert Depret, a répondu : «nous n’avons pas été contactés. Nous avons appris l’existence de ce projet par la presse. Nous allons voir ce qu’il en est avec la préfecture. Nous allons les contacter. Je ne sais pas si nous avons un droit de regard. ».
Visiblement si, d’après l’association «Anor Environnement » qui lutte contre ce projet d’usine de pellets. «Nous menons actuellement une action en justice. Le fait de prévenir la Belgique est une obligation. Cela fait partie des points sur lesquels nous attaquons. Cela aurait dû être fait via le Ministère des Affaires Étrangères», souligne Laurent Caux, le président de l’association. Selon lui, les rejets dans l’atmosphère pourraient être dangereux pour la santé. «On parle d’azote, d’arsenic, de soufre, de benzène, de formol. Même si tout cela est dans les limites légales, cela représente un danger de cancer. Il faut que la Belgique soit au courant ! » Outre la commune de Momignies, les entités de Sivry-Rance et Chimay sont également concernées. «Cela représente environ 50.000 habitants dans un rayon de 30 km autour de l’usine. Nous avons de si beaux paysages, des espèces protégées, des zones Natura 2000, tout va être détruit. C’est dommage. Certains veulent développer l’agriculture bio, ce ne sera pas possible avec une usine pareille ! », conclut cet habitant.
Un comité déterminé.
L’association «Anor Environnement» est née juste après l’annonce du projet. Elle rassemble une cinquantaine de membres, principalement des habitants d’Anor mais pas seulement. Ensemble, ils ont étudié le dossier de A à Z, se sont renseignés et ont découvert des choses incroyables, près d’une soixantaine d’anomalies. Ils ont décidé de saisir un avocat et de déposer une requête au sein du tribunal administratif de Lille. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils monteront au créneau. Ce n’est pas tant le projet qu’ils critiquent mais plutôt son emplacement. Par ailleurs, trois pétitions ont été lancées ainsi qu’un blog dédié au problème. N’hésitez pas à consulter le site pour vous informer :
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